14 - Mirador de les Heures , aturada de Borredà.

Sorcières et démons à Goles de les Heures

 " ...et ainsi, lorsque nous étions dans les gorges de Les Heures, le démon nous est apparu sous forme d'homme et la susmentionnée Elias a commencé à parler avant moi. Et lui a dit : " Belzebuth, je vous apporte une vassale ". Ce à quoi Belzebuth a répondu : " Soit la bienvenue ", il a serré Elias dans ses bras puis l'a prise par ses parties honteuses. J'ai tout vu. Après quoi il s'est approché de moi et m'a prise à mon tour, par les mêmes parties honteuses mais je n'en ai tiré aucun plaisir... ".

Ceci est un court fragment de la confession de Jerònima Pons, allias " Joana la Negra ", l'une des femmes originaires de la Riera de Merlès, obtenue après plusieurs heures de torture. Elle fut accusée de sorcellerie en 1618 et condamnée à mort. Une de ses compagnes, la pauvre Pellisona confessa même avoir grimpé par une cheminé et volé toute nue jusqu'au Pedraforca.

 La faim est beaucoup plus grave..

 Souvent, les sorcières étaient accusées de tuer les nouveau-nés. En réalité, ces femmes connaissaient les plantes et les remèdes et faisaient office de sages-femmes. Les véritables coupables de ces morts n'étaient autres que la pauvreté, la misère et la faim, qui sévissaient à cause des guerres, des mauvaises récoltes, des bandits et de la mauvaise gouvernance. La mortalité infantile atteignit de telles proportions qu'entre deux cents et trois cents nouveau-nés sur mille mourraient avant l'âge d'un an et plus de la moitié ne fêtaient jamais leur vingtième anniversaire. Les temps étaient difficiles et la vie dure, ce qui favorisa la montée de l'intolérance et du fanatisme. Accuser une personne de sorcellerie, en faire un bouc émissaire, était un moyen d'évacuer la haine, la soif de vengeance et surtout le désir de trouver un coupable à tant de maux et de malheurs.