12 - Mirador de Queralt, Berga

Horizons et poèmes... empoisonnés !

 À Queralt se dressait autrefois le château de Madrona, l'une des fortifications de Guillem de Berguedà, troubadour et seigneur féodal, célèbre pour son œuvre et pour sa vie d'aventures et de débauche. Les mauvaises langues racontent que, quand il dut s'enfuir après l'assassinat du vicomte de Cardona, il trouva refuge dans la maison de parents et d'amis, mais que ceux-ci avaient tôt fait de s'en débarrasser car il se glissait dans le lit de leurs femmes, de leurs filles et de leurs sœurs. Aujourd'hui, seul un pan de mur d'une tour subsiste encore du château, en revanche, la ruse et le talent de Guillem de Berguedà ont laissé un recueil important de sirventes qui s'en prennent sans pitié aux nobles et puissants de l'époque. À titre d'exemple, voici un fragment de celui qu'il adressa à l'évêque Arnau de Preixens :

" Que Dieu ne m'accorde jamais Espoia,

ni le château-fort d'Anoia,

ni le palais d'Hostalric,

si avant que la grenouille ne chante

je n'arrache pas la verge et le scrotum

de l'évêque hypocrite et misérable ".

 Horizons salutaires

 La légende raconte que c'est un bœuf qui découvrit la Mare de Déu de Queralt dans une grotte, au sommet de la montagne. Le berger la glissa dans sa musette et la descendit au village, mais sans succès ! Lorsqu'il arrivait en bas, la musette était vide et la Mare de Déu était revenue dans sa grotte. Elle devait sûrement être captivée par la vue imprenable des sommets.

La Mare de Déu de Queralt est adorée des habitants de Berga, or il suffit de voir son visage pour le comprendre : cette vierge est sympathique, souriante, et transmet joie et bonne humeur. Il y a toujours quelqu'un sur les chemins qui conduisent au sanctuaire, qui va prier ou simplement la saluer. Car tous ceux qui montent à pied obtiennent un bien précieux, un bien qui ne peut être touché : la vue imprenable de Queralt qui épanouit l'esprit et rassérène l'âme.